Voici un article un peu plus personnel aujourd’hui. Cela fait un petit moment que je l’évoquais sans jamais en avoir vraiment parlé mais j’ai été dans une même colocation pendant un peu plus de 6 ans. J’ai souvent voulu écrire sur ce sujet, mais bizarrement, c’est maintenant que cette aventure est terminée (depuis un an) que je décide d’en faire un article pour vous raconter mon expérience et cette incroyable aventure ! Il me fallait sans doute ce petit temps pour prendre le recul nécessaire.
Il y a 7 ans, je vivais seule dans un studio. Cela faisait déjà 6 ans que j’avais quitté le foyer familial pour vivre dans mon appartement. Je n’avais donc jamais vécu en colocation mais ce mode de vie m’a toujours beaucoup attiré. Depuis toute petite, j’ai toujours adoré les grandes maisons où il y a sans cesse du passage. C’est donc tout naturellement que j’ai décidé de tenter l’expérience.
J’ai convaincu mon meilleur ami qui vivait toujours chez ses parents d’embarquer dans l’aventure. Nous sommes donc très rapidement partis à la recherche d’autres colocataires mais surtout à la recherche de la maison idéale.
Car c’était là, le principal intérêt de créer une grande colocation à Paris : pouvoir avoir de l’espace, et mieux encore, un jardin !
Après plusieurs mois de recherches, quelques fausses joies et découragements, nous avons eu le coup de cœur pour une maison en proche banlieue parisienne. En tant que parisiens endurcis, c’était tout un travail psychologique de se dire que nous allions passer de l’autre côté du périphérique :-) Mais cela en valait vraiment la peine, puisque cette maison, c’était un peu la « campagne à Paris ».
Il n’a pas été évident de trouver car en France les propriétaires sont assez frileux quand il s’agit de colocations, et c’est bien dommage. Dans notre cas, je peux le dire, un coup de foudre s’est opéré avec la maison, mais aussi avec ses propriétaires, et inversement, à tel point que nous sommes assez rapidement devenus proches. (Ceux sont eux qui nous ont prêté leur maison de campagne pour notre mariage !).
Nous avons donc emménagé à 4 puis 5, principalement avec des amis d’amis et connaissances qui se sont greffés au fur et à mesure. Nous sommes restés 4 principaux colocataires. Le cinquième a changé 4 fois mais le dernier est quand même resté 3 ans !
Evidemment tout était réuni pour que la vie à 5 se passe dans de bonnes conditions. Tous salariés, dans une maison immense avec chacun son espace bien distinct, un quartier commerçant très sympa, des voisins charmants, bref, pas l’ombre d’un nuage pendant 6 ans. Je ne me souviens pas qu’il y ait eu de grosses tensions ou ne serait-ce qu’une vraie dispute ! Il faut dire que l’on avait tous plutôt bon caractère.
De simples connaissances, nous sommes tous devenus très amis (voire même mari et femme ;-)), et nous avons fini par partir ensemble en week-end, voire en vacances à l’étranger.
Si je vous parle de cette colocation aujourd’hui c’est que cet « épisode » a changé ma vie !
J’ai découvert un style de vie qui pour moi est évident. Pourquoi s’enfermer chacun chez soi quand on peut vivre ensemble dans un plus grand espace. Pourquoi avoir chacun son lave-linge, sa télé, sa voiture, quand l’on peut tout partager ?
Pourquoi vivre seul ou à deux, quand on peut s’enrichir des uns et des autres : de leurs différences, de leurs qualités, de leur culture ?
Vivre en colocation, c’est avoir une maison ouverte, qui respire, qui bouge sans cesse, et qui oblige à souvent se remettre en question et à faire attention à l’autre.
C’est pour moi, un mode de vie qui a tout son sens et je dirais même un mode de vie du futur, qui ne peut que se développer. Manque de place, écologie, économie : la colocation est la solution idéale que tout le monde devrait essayer au moins une fois dans sa vie.
Alors aujourd’hui, cela fait un an que nous avons tous quitté cette « maison du bonheur ». Cela fait un an que nous vivons de notre côté à deux. Tout simplement parce que la maison, aussi grande soit-elle, commençait à devenir trop petite pour les jeunes couples et les nouveaux arrivants n’étaient pas forcément à l’aise dans cette mécanique bien huilée.
Alors un an après, est-ce que j’y retournerais ?
C’est vrai que la vie à deux est vraiment très plaisante, et comporte un peu plus de libertés et d’intimité. Aussi, dans mon cas, pouvoir avoir mes propres rangements dans la cuisine et ma propre décoration partout ailleurs est très satisfaisant.
Mais la dimension de partage et de communauté, nous manque parfois. Et je trouve ça toujours aussi insensé que tout le monde s’enferme seul, à deux ou en famille dans son petit cocon.
Aujourd’hui je ne pense pas que je pourrais revivre en colocation, mais dans l’idéal, nous aurions adoré vivre dans un habitat participatif. Avoir un immeuble, chacun son appartement, mais un salon, un jardin, une buanderie, une chambre d’amis en commun : je trouve cela vraiment chouette. Malheureusement ce genre de logements est encore trop peu répandu et nous avons fini par acheter une maison individuelle. Ce qui est sûr, c’est que nous reviendrons un jour ou l’autre vers un style de vie qui se rapproche plus de nos valeurs. Que cela soit avec des enfants ou à nos vieux jours !