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3 semaines à bord du Transsibérien

Dernière mise à jour : 29 avr. 2020


A l’heure du confinement, j’ai pensé que quelques photos de voyage pourraient vous faire vous évader un peu. Je vous emmène donc à bord du Transsibérien et du Transmongol. Cette ligne de chemin de fer mythique qui relit Moscou à Pékin sur environ 9000 km en 7 jours et 7 nuits.


  • Passer par une agence ou tout organiser soi-même?

Après avoir fait plusieurs devis en agence, nous avons finalement décidé d’organiser le voyage par nous-mêmes. Et contre toute attente, non seulement cela a été beaucoup moins compliqué que ce que je pensais, mais en plus cela nous a coûté 2 fois moins cher.

Nous avons fait appel à un guide deux fois:

Une première fois pour nos trois jours passés sur le Lac Baïkal. J’avais repéré une agence locale sur Tripadvisor et le Lonely Planet, que j’avais contactée en amont pour réserver une « excursion » de deux jours sur le lac.

La seconde fois, pour nos quatre jours passés en Mongolie, via le site ByNativ (filiale de Voyageurs du monde) qui propose uniquement des guides locaux. Nous avions également réservé à l’avance un guide avec chauffeur afin de partir dans les steppes pour pouvoir dormir chez l’habitant dans une yourte. Et contrairement à ce que j’ai pu parfois connaître dans certaines « excursions » de voyage, ces 3 jours ont réellement été très authentiques (nous ne nous sommes pas sentis « arrivistes » une seule seconde.).


  • Quand partir?

Nous sommes partis au mois d’Août dernier. Il a fait globalement beau, ni trop chaud ni trop froid et nous avons pu profiter de tous les paysages. Partir au mois de Juin ou Septembre peut vous permettre d’éviter les autres touristes (même si nous n’en avons pas vu beaucoup), et si vous partez en mars, vous aurez la chance de voir le Lac Baïkal encore gelé ou encore de découvrir la taïga recouverte de neige.

  • Quid des visas?

Les trois pays demandent un visa et c’est un vrai casse-tête! Cela peut s’avérer très long et très compliqué! Je vous conseille donc de vous y prendre au moins deux mois à l’avance.

Pour la Russie, mieux vaut passer par un prestataire tel que Actions Visas qui pourra vous délivrer une attestation d’hébergement officielle. Attestation qui est rarement délivrée par les hôtels.


  • Langues?

Attention, ni les Russes, ni les Mongols, ni même les Chinois ne parlent anglais, même dans les lieux les plus fréquentés. La communication peut donc s’avérer parfois assez compliquée! Je vous conseille de prendre avec vous le routard G’palemo ou un carnet pour dessiner.

N’oubliez pas également de télécharger google translate et le dictionnaire hors ligne dans les trois langues.

Aussi, je vous recommande fortement d’apprendre à déchiffrer le cyrillique avant votre départ. Finalement ce n’est pas si complexe que ça. Grâce à l’application Drops sur mon téléphone, j’ai réussi à pas trop mal déchiffrer, à raison de dix minutes par jour pendant trois semaines, et ça s’est avéré très pratique sur place, notamment dans les gares ou restaurants.


  • Comment réserver ses trajets?

Commencez par réserver vos trajets aller et retour en avion, puis réservez vos billets de trains à l’avance.

Attention aux « clichés »:

  • Le transsibérien n’est pas un seul et même train, c’est le nom de la voie de chemin de fer qui part de Moscou, puis qui se divise en plusieurs embranchements: Transsmanchourien (jusqu’à Pékin en contournant la Mongolie), Transsibérien (jusqu’à Vladivostok), Transmongol (jusqu’à Pékin en passant par la Mongolie)

  • Les trains du Transsibérien ne sont pas des trains luxueux avec tapis rouge, dorures et serveurs. Ce sont des trains couchettes, tout ce qu’il y a de plus basique.

Le site des chemins de fer russe possède une application avec traduction en anglais qui vous permet d’avoir tous vos billets dématérialisés. Vous pourrez y réserver tous vos trajets de Russie et Mongolie. En revanche, pour le trajet Mongolie-Chine, il faut se rendre dans une gare russe pour pouvoir acheter le billet papier (et cela peut prendre un certain temps!)

Attention aux revendeurs, il n’y a qu’un seul site officiel!

Comme toujours, plus vous prendrez vos billets à l’avance, moins ils seront coûteux. Pour vous donner un ordre d’idée, pour tous nos trajets, nous en avons eu a peu près pour 500 euros par personne en nous y prenant (seulement) un mois à l’avance et en optant majoritairement pour la seconde classe.

  • Quelle classe choisir?

Je dirais qu’il faut toutes les essayer. La troisième classe (pas de compartiments) pour un trajet court (une nuit) comme Irkutsk-Ulan Bator. La seconde classe (4 personnes par compartiment) pour les trajets les plus longs (4 nuits) comme Moscou - Irkutsk, afin de rencontrer d’autres passagers. La première classe (2 personnes par compartiment)

pour le plaisir d’avoir sa propre cabine une nuit, comme pour le trajet Ulan Bator-Pékin par exemple.


  • Quelle couchette choisir?

Si vous partez seul, privilégiez une couchette du haut, si vous êtes à deux, une en haut et une en bas. En effet, les couchettes du bas servent de siège la journée, cela vous permettra donc d’en disposer quand vous voulez.

  • Quelle nourriture à bord?

Vous disposerez à bord uniquement d’eau chaude (samovar) pour faire vos repas. Le wagon restaurant n’est pas toujours ouvert ou disponible, et les marchands sur les quais pas toujours au rendez-vous. Dans notre cas, une colonie de vacances d’une centaine d’enfants avait monopolisé le wagon bar du matin au soir pour donner les repas. Je vous conseille fortement de ramener quelques provisions de chez vous, au cas où. En plus de deux tasses et deux bols et couverts, nous avions amené quelques gâteaux, des nouilles chinoises, des salades de thon en boîte, du taboulé déshydraté, des soupes en sachet, mais aussi une petite bouteille de vin et du pâté pour partager la gastronomie française avec nos colocataires de cabine.

Parfois, nous avions un repas offert, apparemment compris dans le billet, amené à un moment donné du voyage par notre chef de wagon (Provodnik), mais nous n’avons jamais bien compris le fonctionnement!


  • Et l’hygiène dans tout ça?

A chaque trajet de nuit, vous aurez à votre disposition des draps, une serviette et des chaussons.

Il y a deux toilettes à bord de chaque wagon, mais pas de douches! Pensez donc à prendre des lingettes ou un gant de toilette et du papier toilette ou mouchoir.


  • Qu’est- ce que l’on emmène?

Une tenue confortable, une multiprise ou adaptateur universel multi-usb, et pour s’occuper: jeux de cartes, musique, podcast, films ou séries, livres, guides, mots croisés, cartes postales.

Mais au final, j’ai trouvé que le temps passait assez vite et personnellement je ne me suis jamais ennuyée.

  • Combien de temps?

3 semaines minimum, 4 semaines dans l’idéal.

Notre parcours sur 3 semaines:


- Saint Petersbourg (2 jours)


Arrivés à Saint Petersbourg en avion, et cette drôle d’impression d’être partis en week-end dans une ville d’Europe.

Nous y avons passé 2 jours pour visiter, puis avons pris le train couchette (une nuit) pour Moscou. Si vous le pouvez, tentez de prendre le train de 23h55 nommé La Flèche rouge. C’est un train datant des années 30!

- Moscou (2 jours)


Le dépaysement commence à se faire sentir et le poids de l’histoire avec!

Après 2 jours de visite dans la capitale, nous prenons le train direction Irkutsk.

Le trajet va durer 4 jours et 4 nuits. Notre cabine devient alors notre petite maison.

Heureusement, nous pouvons nous dégourdir les jambes à chaque arrêt dans les gares, certains même en profitent pour faire leur jogging!

Attention cependant à ce que le train ne reparte pas sans vous et gardez toujours vos papiers en poche. Bien que le temps d’arrêt soit annoncé, les contrôleurs ne sifflent pas le départ et nous avons failli nous faire avoir plus d’une fois!

Les pauses sont en général de 10 à 15 min toutes les 2h et une à deux fois par jour de 30 min à 1h.

Durant ces 4 jours, les passagers changent, et ceux qui restent commencent à faire plus ample connaissance.

Le paysage extérieur est assez monotone, beaucoup de sapins (beaucoup), très peu de relief, entrecoupé de villes à l’architecture typiquement communiste (barres de béton).

Parfois, pourtant, on aperçoit des petites Isbas (maisons en bois), et leurs habitants qui s’affairent au potager!


- Irkoutsk (3 jours)


Arrivés à Irkoutsk qui marque le début du continent asiatique, l’architecture change (elle est plus à taille humaine), et les visages aussi. Une journée suffit amplement pour visiter la ville.

Nous avons passé ensuite deux jours en compagnie d’une guide passionnante, sur le Lac Baïkal et sur l’île d’Olkhon.

C’est là que la taïga laisse place peu à peu à la toundra et c’est un paysage à couper le souffle que nous découvrons.

Cela a été pour moi beaucoup d’émotions d’arriver enfin sur ce lac mythique. J’ai adoré l’ambiance et la sérénité qui règnent sur cette île. Aussi, j’ai découvert, que les chamans n’existaient pas seulement en Amérique, mais qu’ils étaient également très nombreux en Sibérie.

Nous avons ensuite regagné le train pour 24 heures, direction Ulan Bator.

Ce trajet qui longe une partie du lac, est le plus joli du voyage. Peu à peu les montagnes s’aplanissent et les steppes se dessinent. Au lever du soleil, on est plongé en pleine Mongolie, comme on se l’imagine. De l’herbe à perte de vue, pas un arbre, pas un buisson, quelques yourtes éparses et des cavaliers au galop.

L’arrivée à Ulan Bator est certes moins charmante, mais la ville est loin d’être aussi horrible que la réputation qu’on lui donne!


- Ulan Bator (4 jours)


Après avoir visité Ulan Bator une journée, nous avons passé 3 jours dans les steppes. Il y a la capitale, les steppes, et rien d’autre. Pas un village ou presque, uniquement l’horizon à perte de vue et ces petites taches rondes et blanches ça et là.

Nous avons dormi une nuit dans le petit désert de Gobi (4h de route de la capitale), puis deux nuits chez une famille adorable. Nous avons pu participer aux tâches quotidiennes et ainsi comprendre pleinement cette vie menée en parfaite autonomie et en pleine communion avec la nature. Nous avions également un cheval chacun à notre disposition pour nous déplacer où bon nous semble et pour aider à rapatrier le bétail. Il y aurait tant de choses à dire sur cette expérience, qu’elle mériterait que j’y consacre un article entier!


Nous avons ensuite repris le train pour un peu plus de 24h pour Pékin.

Le plus long reste le passage de la frontière, où les roues de chaque wagon doivent être changées car l’écartement des rails n'est pas le même en Chine.

- Pékin (2 jours)


Mongolie: 3 millions d’habitants, Chine: 1,5 milliard. Autant vous dire que l’arrivée en Chine est un peu rude.

Après un petit temps d’acclimatation nous restons 2 jours à Pékin. Cette ville immense et magnifique, est étonnamment très calme. Malheureusement, il faut réserver plusieurs semaines à l’avance pour visiter la cité interdite! Ce n’est pas grave, il y a beaucoup d’autres choses à découvrir. Le lendemain, nous partons en excursion via notre hôtel sur la Grande Muraille.

Je n’aurais pas pensé la marche aussi physique. Par chance, il pleut et nous nous retrouvons quasiment seuls pendant ces quatre heures! Le décor est magnifique.

A notre retour, nous prenons un TGV direction Shanghai.


- Shanghai (2 jours)


Nous avons voulu poursuivre jusqu’à Shanghai car nous y avions une connaissance et nous voulions découvrir une autre facette de la Chine. La vie à Shanghai est très dynamique et tous ces gratte-ciels impressionnants ne ressemblent en rien à ce que nous avons vu à Beijing. Sans compter la couleur du ciel, que vous ne verrez malheureusement jamais à cause de la pollution!

Mais c’est déjà la fin du voyage.

En 12h d’avion nous remontons 3 semaines de parcours. Pour moi, c’est un peu un choc :-)



Si c’était à refaire, et que nous avions plus de temps, nous ajouterions peu être un stop en Russie à Novosibirsk. La ville avait l’air jolie et cela aurait permis de couper le long trajet de 4 jours. Nous rajouterions également un stop à Oulan-Oude, capitale de la Bouriatie.

C’est un voyage qui a tenu toutes ses promesses. En trois semaines, on prend le temps de passer d’une culture à une autre, d’un pays culturellement proche du nôtre à un pays beaucoup plus exotique, avec un fil conducteur sur l’histoire du communisme (et les raviolis :-) ) qui est passionnant!

Nous voudrions également profiter de ce billet, pour dire un grand MERCI à tous nos proches de nous avoir offert ce voyage de noces inoubliable!


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